En collaboration avec le GANaL (Groupe des Amoureux de la Nature en Lavaux, (www.ganal.ch), douze nouveaux nichoirs ont été installés au Golf de Lavaux début mars 2024. Quatre d’entre eux sont destinés au torcol fourmilier, huit autres aux mésanges et autres petits passereaux ; la principale différence entre ces deux catégories de nichoirs réside dans la forme et la taille du trou d’envol. Ces nichoirs s’ajoutent à une quinzaine d’autres installés ces dernières années sur le parcours, destinés principalement à la huppe fasciée et au torcol fourmilier.
Tant la huppe fasciée que le torcol fourmilier sont des espèces menacées qui figurent sur la liste rouge de la Station ornithologique suisse de Sempach (www.vogelwarte.ch/fr). Ces magnifiques oiseaux avaient disparu de nos régions, victimes de la modification de leur habitat ; ils font un timide retour depuis quelques années grâce à des mesures ciblées. Dans la région de Lavaux, ces deux espèces font l’objet d’un projet spécifique du GANaL, sous l’égide de la Société ornithologique suisse de Sempach. L’installation sur le parcours du Golf de Lavaux de nichoirs spécifiquement adaptés contribuent à la conservation de populations viables en Suisse.
Jusqu’à présent, aucune nichée de torcol ni de huppe fasciée n’a été observée au Golf de Lavaux, mais des individus y ont été vus ou entendus. Nous espérons voir prochainement des couples s’installer dans nos nichoirs pour y élever leurs oisillons ! Entretemps, d’autres oiseaux en profitent : mésange bleue, mésange nonnette, mésange charbonnière, sittelle torchepot, moineau friquet, ou encore étourneau sansonnet, pour ne mentionner que les plus fréquemment observés.
La huppe fasciée est l'une des plus belles espèces d’oiseaux de notre pays. C’est un oiseau de taille moyenne, au plumage orangé, et aux ailes arrondies noires et blanches. Elle possède une huppe érectile aux pointes noires et un long bec arqué avec lequel elle cherche larves et insectes dans le sol. La huppe fasciée passe l’hiver dans la zone du Sahel et migre vers le nord pour la nidification. Elle affectionne les vergers hautes-tiges et les murs en pierres sèches qui lui offrent des cavités où élever ses petits. On peut l’observer en Suisse de mi-mars à septembre. Depuis les années 1970, elle avait disparu de l’ensemble du Plateau. Aujourd'hui, elle est présente surtout en Valais ; quelques couples ont également été observés au Tessin, dans les Grisons et dans le bassin lémanique, notamment sur le parcours du Golf de Lavaux.
Le torcol fourmilier est un petit oiseau au plumage couleur d’écorce qui lui procure un excellent camouflage. C’est un pic qui ne ressemble à aucun autre pic. Il se nourrit principalement de fourmis qu’il attrape au sol au moyen de sa langue. Comme la huppe fasciée, il passe l’hiver dans la zone sahélienne et revient dans nos régions dès la mi-mars. Cet oiseau fascinant a développé la faculté d’imiter un serpent pour éloigner les éventuels prédateurs : lorsqu’il se sent menacé, il se contorsionne et balance la tête en se tordant le cou (« tord col ») ; si la ruse ne suffit pas, il pousse l’imitation jusqu’à tirer la langue en sifflant, figurant un serpent prêt à l’attaque ! Le torcol a vu ses effectifs se réduire sensiblement ces dernières décennies, en raison notamment de l’arrachage des vergers hautes-tiges. Depuis quelques années, grâce à la mise en place de mesures de protection ciblées, on peut à nouveau observer des torcols dans le Lavaux.